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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 12:28


Gérard Perron souhaite élargir le débat en recevant des critiques, des idées, des remarques, même des désaccords; l'essentiel étant comme il le dit :" que le débat puisse s'engager en toute franchise."

INTRODUCTION

 

 

 

 

Je voudrais apporter ici ma modeste contribution à la réflexion que nous devons avoir les uns et les autres, communistes militants, sympathisants, « compagnons de route », fidèles électeurs ou occasionnels dans la préparation de notre congrès.

Adhérent depuis 1961 après quelques années aux Jeunesses communistes, je fais partie de cette génération de militants, aujourd’hui membre de l’amicale des vétérans qui ont participé à bon nombre de congrès du PCF.

 

J’aurais pu me contenter de faire comme pour les congrès précédents, attendre les textes rédigés par les camarades du conseil ou du bureau national, les lire attentivement et faire quelques propositions d’amendements ou de modifications de formules. J’aurais pu aussi en discuter au sein de notre cellule Vaillant Couturier (1ère cellule à Hennebont créée en 1936) puis à la conférence de section regroupant les camarades du canton d’Hennebont avant la conférence fédérale du Morbihan. J’aurais pu comme à chaque occasion, m’exprimer et donner mon avis sur les propositions faites par des camarades au cours de ces nombreuses « réunions internes ».

 

Si j’ai senti le besoin de m’exprimer avant ces réunions débats indispensables au bon fonctionnement démocratique de notre parti, c’est tout d’abord pour tenter de clarifier ma propre réflexion et aussi pour la soumettre au débat.

En effet, à la lumière de cette expérience acquise, à la lumière des résultats aux dernières élections, les tendances lourdes de l’évolution de l’électorat communiste, j’ai acquis la conviction que nous sommes dans la situation qui fait dire Shakespeare à Hamlet :

« être ou ne pas être , c’est la question. Y-a-t-il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante  ou bien s’armer contre une mer de douleurs et l’arrêter par une révolte ? »

 

Plus que jamais, l’existence même de notre parti est aujourd’hui posée.

Oh certes physiquement et même électoralement (surtout pour les élections locales) beaucoup de gens continuent à nous faire confiance mais posons nous la question de l’influence de nos idées, de nos propositions sur le cours de la vie politique actuelle.

Si les élections municipales et cantonales ont permis de conserver nombre d’élus, de directions de municipalités, de participation à la direction de nombreuses communes et départements posons nous la question, sur qui et sur quelles orientations avons-nous pu garder le 2ème rang des partis de gauche ?

 

Si je prends pour exemple, les résultats du Morbihan, les succès de nos camarades sont essentiellement dus à leurs engagements auprès de leurs concitoyens, leurs dévouements à les défendre et à leur venir en aide. Ceci n’a pu se réaliser qu’en oeuvrant à l’union des forces de gauche et au prix de concessions souvent importantes de notre représentativité. Les accords passés avec les autres partis de gauche devaient tenir compte de notre affaiblissement aux élections présidentielles et législatives. Ces discussions préparatoires auront permis de prendre conscience, pour ceux qui l’auraient oublié, que l’union est un combat et que notre représentativité dépend de l’influence électorale du parti.

 

Si la gauche dans le Morbihan s’est renforcée cela est du essentiellement aux accords politiques passés entre le PS, le PCF , les Verts et l’UDB avec des désistements réciproques certes mais aussi dans certains cantons par des retraits purs et simples dès le 1er tour d’un candidat communiste.

 

Restons lucides, aurions-nous des élus communistes sans ces alliances et ces accords ? Cela est évidemment le jeu du système électoral actuellement en vigueur mais pourra-t-on espérer maintenir des élus dans un autre système électoral basé sur la proportionnelle ?

Le risque est qu’avec la disparition ou l’abandon de la génération des militants élus actuels, la relève ne puisse se faire et que nous continuions à perdre l’ensemble de nos élus.

Il est donc de notre responsabilité de regagner notre influence auprès des électeurs non pas seulement par amitié, sympathie ou connaissances des candidats communistes dévoués et bien connus dans leurs territoires mais par convictions et adhésions à notre projet politique. Il nous faut impérativement transformer le capital de sympathie qui a pu s’exercer vis-à-vis des candidats communistes, en soutien à nos idées et nos propositions pour un changement véritable.

 

 

Les solutions qui s’offrent à nous.

 

 

Nous sommes à un carrefour de notre avenir. Si je prends l’exemple de l’automobiliste qui arrive sur un rond-point à 4 branches, il a 4 solutions possibles pour poursuivre son trajet. Pour notre part, en prenant cette métaphore, je vois 4 solutions possibles.

 

Si nous prenons la 1ère route à droite, cela pourrait être la fusion de notre parti avec un « parti de gauche » préconisé par les signataires de « gauche avenir » et en cours d’élaboration avec des personnalités socialistes, communistes, verts et altermondialistes sur le modèle de « Linke » en Allemagne. Cette solution issue de la stratégie préconisée par notre parti avec le programme commun après 68 est celle que nous tentons de mettre en œuvre à chaque élection locale voire nationale (81-97). Elle aurait l’avantage de préserver nos élus, notre organisation, du moins momentanément. Elle serait sécurisante pour bon nombre de militants et d’adhérents parce que conforme à notre pratique habituelle et notre environnement. Dans le contexte d’une droite dure et sans pitié pour les pauvres et les plus démunis, elle peut proposer une solution alternative au gouvernement Sarkosy-Fillon. Elle serait dans la lignée de Jean Jaurès tentant de réconcilier au début du 20ème siècle les socialistes révolutionnaires et les socialistes réformistes. Elle pourrait faire référence au Front populaire, au Conseil National de la Résistance, aux gouvernements de gauche successifs après la Libération.

Mais elle aurait aussi la conséquence de la disparition de l’identité communiste, de notre histoire, de notre organisation. Elle supposerait la refondation d’un autre parti avec son projet, ses statuts, ses dirigeants venant d’horizons différents.

 

Si nous prenons la 2ème route qui s’offre à nous, c’est celle de rallier la proposition du leader et de la majorité de la LCR pour fonder un « parti anticapitaliste ».

Ce parti constitué sur la base d’un changement radical, clair, antilibéral, refusant tout compromis avec certes le capitalisme mais aussi la social- démocratie représentée en France par le PS, regrouperait tous ceux et celles qui au travers de leurs engagements, leurs luttes, ont fait le constat que l’on ne peut rien changer en France et dans le monde si on laisse les tenants du capitalisme diriger les états, les puissances financières, les organismes internationaux.

Proches de nos convictions, ce projet même s’il reste à écrire, correspond aux engagements et aux raisons qui ont amené bon nombre de militants communistes à adhérer au PCF. Conformes aux idéaux défendus par les communistes de 1920, de la résistance, des luttes ouvrières et étudiantes de mai 68, elles sont toujours le ciment qui rassemblent la grande majorité des communistes.

Dans la dernière période, elles ont été portées par les militants qui ont lutté contre le traité européen proposé par Chirac et la droite et soutenu par la majorité du PS.

Il aurait l’avantage ou l’inconvénient (au choix de chacun) d’éviter le grand écart entre nos convictions et nos pratiques électorales parfois mal comprises par notre électorat fidèle. Des listes aux élections municipales se sont constituées sur ces bases comme elles s’étaient déjà constituées aux élections régionales de 2004. Cette solution aurait pour conséquences de rompre les alliances actuelles dans les différentes collectivités et aussi de faire disparaître l’identité communiste issue de notre histoire et des engagements des militants. Mais il peut être aussi attractif chez la jeunesse qui ne voit pas d’issue ni de futur dans l’alternance sociale démocrate proposée par le parti socialiste actuel.

 

Si nous prenons la 3ème route, celle qui consisterait à poursuivre la politique actuelle du parti écartelée entre changer radicalement notre société et l’aménager par des réformes successives en participant aux gouvernements dirigés par les socialistes, cette stratégie que nous tentons de mettre en vigueur depuis plusieurs congrès, aboutit après notre participation aux gouvernements de gauche à une régression de notre influence.

Nos réflexions, nos contributions collectives et individuelles ont bien sûr fait évoluer notre projet rendu plus crédible et plus sérieux mais hélas peu connu de nos concitoyens.

Ce projet que Marie George Buffet a tenté de défendre et de faire connaître aux élections présidentielles de 2007 est certainement un bon projet réaliste et transformateur de notre société.

Posons-nous la question pourquoi n’a-t-il pas été pris en compte même par notre électorat habituel ? Des analyses ont été faites et chacun y a vu des explications mais sans pour autant être convaincus, ni offrir une autre issue.

 

Pour ma part, j’étais convaincu que notre parti disposait des meilleures conditions pour faire un bon score aux élections présidentielles. Un bon programme, une bonne candidate. Force est de constater que ces 2 conditions n’étaient pas suffisantes et cela nous oblige à nous remettre en question plus profondément. Ne pas éluder des explications ou des critiques. Etre lucide, regarder notre passé avec objectivité, sans dénigrement systématique mais aussi sans complaisance. Reprendre en compte les raisons du départ de beaucoup de nos militants encore persuadés qu’il est possible de changer mais critiques sur nos pratiques, nos alliances, nos prises de positions successives.

 

Beaucoup a été déjà dit, déjà écrit sur les reculs successifs de notre influence.

Notre alignement sur les politiques menées par les PC soviétiques et des autres pays de l’Est.

Notre retard à nous en démarquer sans que cela soit visible aux yeux des gens.

Notre stratégie du programme commun qui a consisté à favoriser le PS à notre détriment.

Notre réticence à changer les formes d’organisation même si un gros travail a été fait sur les statuts sans qu’ils soient appliqués par les adhérents de base.

Nos faiblesses à prendre en compte les évolutions de notre société.

L’absence des intellectuels influents dans nos débats.

Et sans doute bien d’autres raisons qu’il serait ici trop long de développer.

 

Mais ceci étant, le constat est là, même s’il ne faut pas noircir la situation exagérément et faire des comparaisons avec d’autres organisations qui ne sont pas plus florissantes que notre parti même s’ils ont davantage d’électeurs et d’élus. : Notre parti se transforme progressivement mais sûrement en une « amicale de vétérans », certes encore alertes et motivés mais moins en phase avec les réalités sociales et surtout incapable de recruter dans la jeunesse.

Notre tendance à rejeter sur les autres les causes de nos échecs, de nos retards, de notre manque de réactivité, de notre absence de propositions est encore forte et nous évite de regarder l’intérieur de notre maison.

C’est vrai que la règle de conduite en notre sein a toujours été d’enjoliver la situation, de mettre en valeur des côtés positifs, de surévaluer les succès et de passer sous silence ou minimiser les échecs, nos défauts, nos erreurs, pour ne pas prêter le flan à la critique de nos adversaires. Cela ne nous a pas permis de nous corriger et faire évoluer notre projet ni notre organisation.

Ne pas nous remettre en question ne peut qu’aboutir à « ne plus être » et laisser à d’autres le soin d’animer la bataille des idées, les luttes syndicales, sociétales et électorales.

Comment admettre la présence active des militants communistes dans les meetings, les défilés revendicatifs, les rassemblements devant les préfectures, les sièges patronaux, toujours prêts à se mobiliser pour faire le nombre et laisser d’autres organisations animer le débat et orienter les moyens du changement . Cela ne peut qu’aboutir à une lassitude et un découragement des plus actifs d’entre nous.

 

La 4ème issue de notre carrefour pourrait être celle de cette remise en question et la construction d’une nouvelle organisation basée sur notre histoire, sur l’histoire des luttes émancipatrices menées en France et dans le monde et en tenant compte des nouvelles conditions de notre société.

Cela suppose évidemment de réécrire notre projet politique en s’appuyant davantage sur les bases fondamentales du communisme, en partant des droits de l’homme, définis à la Révolution française, en 1948 à l’ONU après les deux grands conflits mondiaux du 20ème siècle et en l’adaptant aux besoins nouveaux exprimés par les nouvelles générations qui ont bénéficié des nouvelles technologies.

Mettre l’homme et la femme au cœur de notre projet, définir l’organisation économique, culturelle, politique de notre société en y faisant constamment référence, voilà, à mon sens ce sur quoi notre prochain congrès devrait se pencher.

Décrire la situation du monde, de notre pays, les conditions à réunir pour réussir le changement sont certainement intéressants mais ne sont pas suffisants pour mobiliser et recruter de nouveaux adhérents prêts à s’engager pour ne vivre une société meilleure que dans plusieurs siècles.

Les révolutionnaires de 1789, de 1848, de la Commune de Paris, les résistants au nazisme en 39-45, avaient d’abord pour objectifs de combattre ceux et celles qui étaient responsables de leur misère ou de leur asservissement.

Comment comprendre que notre parti issu de ces révolutionnaires, puisse être catalogué comme parti liberticide et anti droit de l’homme ?

Nous pouvons bien sûr dire que nos adversaires ne nous ménagent pas et utilisent mensonges, calomnies, déformations de nos intentions pour nous combattre et nous affaiblir.

C’est ce que ne comprenait pas G. Marchais dans un discours le 14 juillet 1989, célébrant le bicentenaire de la Révolution française :

« Etrange paradoxe que les historiens du futur étudieront sans doute : alors qu’aucun parti n’a autant fait pour la liberté et les droits de l’homme en France, que ce soit par notre combat pied à pied pour les droits et la dignité du monde du travail ou par nos luttes contre le fascisme, l’occupant nazi, le colonialisme, le pouvoir personnel, nous avons nous mêmes qualifié tout un temps de « bourgeoises » des libertés que nous voyons aujourd’hui la bourgeoisie fouler aux pieds.

Epoque révolue depuis maintenant de nombreuses années. Depuis 1976 et notre 22ème congrès, nous nous donnons pour but un socialisme s’édifiant par et pour la liberté et chacun de nos actes en est imprégné. Cette prise de position sur laquelle nous ne transigeons jamais, n’a toujours pas été comprise ni admise par d’autres pays communistes ».

N’est-ce pas dans cette dernière phrase qu’il faut chercher l’explication de cette question. N’a-t-on pas traîné l’image de ces partis communistes, même si dans nos écrits, nos interventions diverses et nombreuses, nous nous sommes démarqués des pratiques liberticides des partis communistes au pouvoir.

Alors 20 ans après, nous en subissons sans doute les conséquences. Inutile d’aller chercher à l’extérieur les responsabilités. Nous n’avons sans doute pas su, pas voulu, pas pu faire du PCF, un parti indépendant des autres partis communistes, de part notre origine (section française de l’Internationale communiste), pour faire front en période de guerre froide et défendre les pays socialistes attaqués de toute part, de part aussi notre assurance et notre conviction profonde de détenir la solution pour le véritable changement.

Avoir des convictions profondes (je dirais presque une foi) ne devait pas nous empêcher de regarder la réalité et de réagir à temps.

Alors si l’on veut poursuivre l’œuvre engagée par tous ceux qui ont donné de leur temps, de leur énergie, voire de leur vie pour un monde meilleur et pour une société plus humaine, plus juste il est encore temps de nous transformer nous-mêmes.

Notre projet, notre organisation, notre action ne peuvent se concevoir seulement en fonction des autres partis. Nous avons suffisamment d’expériences, de textes de référence, de militants, de sympathisants, de compagnons de route pour élaborer quelque chose de neuf, d’attractif, de fédérateur et ouvrant des perspectives d’avenir.

Essayons, dans la préparation de ce congrès, d’y réfléchir et de construire ce nouveau parti communiste où les jeunes pourront s’y retrouver et s’organiser pour préparer les luttes à venir.

 

Pour ma part je ferai une proposition que j’intitulerai un projet COMMUNISTE ET HUMANISTE

Partons de notre projet qui met l’homme au cœur de notre action et de notre conception de l’organisation de la société. En référence à Jean Jaurès qui avait donné le nom «d‘Humanité» au journal qu’il avait fondé en 1904 et qui faisait lui aussi référence aux droits de l’homme, relisons son 1er éditorial :

« Vers ce grand but d’humanité c’est par des moyens d’humanité aussi que va le socialisme. A mesure que se développent chez les peuples et les individus, la démocratie et la raison, l’histoire est dispensée de recourir à la violence. Que le suffrage universel s’affirme et s’éclaire ; qu’une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles et développe l’habitude de la réflexion, que le prolétariat s’organise et se groupe selon la loi toujours plus équitable et plus large ; et la grande transformation sociale qui doit libérer les hommes de la propriété oligarchique, s’accomplira sans la violence qui, il y a 110 ans, ensanglantèrent la Révolution démocratique et bourgeoise et dont s’affligeait, en une admirable lettre, notre grand communiste Babeuf ».

Bon nombre de théoriciens de la Révolution nous ont expliqué que ce qui comptait pour changer de société était de créer le rapport de forces, que la lutte des classes était le moteur essentiel du progrès et le seul moyen pour construire le socialisme à visage humain (rajoutions-nous) pour sans doute faire la différence avec le socialisme qui se mettait en place en URSS et dans les autres pays de l’Est.

La classe ouvrière qui était la seule à ne rien posséder que sa force de travail qu'elle devait vendre  aux « patrons exploiteurs » devait être à l'avant garde du rassemblement nécessaire à la victoire du peuple.

Que reste-t-il de cette théorie léniniste dans notre projet politique? Peut-on encore aujourd'hui mobiliser autour de nous sur une telle théorie?

Pourquoi ne pas faire référence à tous nos écrivains, intellectuels humanistes du 19è et 20è siècle qui n'ont cessé de dénoncer les atteintes aux droits de l'homme avec l'exploitation dans les usines, les mines ou ailleurs mais aussi le colonialisme et ses guerres atroces, les atteintes aux libertés sous toutes ses formes et dans tous les pays du monde.

Mettre l'homme et la femme, au cœur de notre projet communiste et humaniste devrait être l'essentiel de nos travaux préparatoires de ce congrès de la dernière chance. En tout cas, c'est ce que nous nous devons au congrès de la Renaissance de rendre compréhensible à tous, d'abord aux militants bien sûr mais aussi à tous ceux qui nous font confiance afin qu'ils deviennent ou redeviennent des porte-parole de notre projet.

Beaucoup a déjà été dit et écrit dans les textes adoptés par nos précédents congrès qu'il suffit pour des passages de reprendre dans leur entier en les remettant en cohérence avec notre théorie communiste et humaniste.

Une fois adopté, ce qui devrait sans trop de difficultés, rassembler la majorité des communistes soucieux de voir notre parti redevenir acteur et utile à notre société.

Il faudrait aussi réfléchir à le rendre compréhensible et accessible à tous ( pauvres, déshérités, exploités…) qui souffrent de cette société au service des riches et des nantis. Etre simple et clair doit être le souci majeur des rédacteurs de ce projet.

Nous allons fêter le 10 décembre 2008 juste avant la tenue de notre Congrès, le 60ème anniversaire de l’adoption à Paris de la déclaration universelle des droits de l’Homme.

Il suffit de reprendre les termes utilisés dans les 30 articles et de les développer.

J’en prendrai que quelques exemples :

 

Article 22

« Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale, elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays ».

Voilà une phrase pleine de sens et oh combien d’actualité. Elle peut représenter un objectif à atteindre pour tous ceux qui aspirent à l’amélioration de leurs conditions de vie.

 

De même pour les droits énumérés à l’article 23

1)      Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisants de travail et de protection contre le chômage.

2)      Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.

3)      Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.

 

Ou comme à l’article 25

1)      Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté …

 

et dans l’article 26 consacrée à l’éducation.

1)      Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite.

2)      L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

 

En ce monde sans foi ni loi, où seul l’argent et la recherche les profits est la principale préoccupation des grands maîtres de la finance et de l’économie et comme le dénonce notre campagne : « la bourse ou la vie », réaffirmer et lutter pour le respect de ces droits fondamentaux est plus que jamais d’actualité.

Cette célébration du 60ème anniversaire doit être l’occasion de les remettre au goût du jour et de les populariser auprès de tous ceux et celles qui n’en bénéficient pas.

Nos révolutionnaires de 89 avaient éprouvé le besoin d’écrire la première déclaration des droits de l’homme.

Au lendemain de la 2ème guerre mondiale, les forces progressistes ont estimé qu’il était urgent de les actualiser et de les réaffirmer.

Pourquoi ne pas en faire un projet communiste et humaniste pour le XXIème sècle, certes en l’actualisant mais surtout en en faisant des objectifs à atteindre ?

 

Les mots étant aussi importants que les actes dans le combat politique que nous menons, il est grand temps de faire en sorte que notre image corresponde à ce que nous sommes.

Pour prendre une image chez les viticulteurs: nous avons amélioré et nous allons encore le faire avec notre nouveau projet, le contenu de la bouteille, il faut aussi réfléchir à changer l'étiquette pour faire coïncider ce que nous sommes et ce que nous voulons avec l'image que nous en donnons à l'extérieur.

Puisque je propose que notre projet mette l'homme au centre de notre action, je propose de donner le nom de Force Communiste et Humaniste à notre Parti.

Je ne propose pas de changer le nom de PCF par opposition ou par reniement à ce que nous avons été et ce que nous avons fait, comme ont pu le faire d’autres partis communistes. Bien au contraire, c’est pour lui donner un nouveau souffle, une nouvelle jeunesse, de nouvelles forces.

Si je propose le nom de Force Communiste Humaniste c’est pour être en concordance avec notre idéal communiste et rester fidèle à tous ceux et celles qui se sont sacrifiés sans se renier à ce concept imaginé par Gracus Babeuf. Il faudrait bien sûr ici développer notre définition de communiste comme nous l’avons déjà fait dans nos précédents congrès.

 

En cohérence avec notre projet, s’appuyant sur la conquête des droits de l’homme, je propose d’y ajouter le mot humaniste. Et là il faudrait en faisant référence à l’humanisme que nous développons dans nos propositions et nos combats, développer le sens humaniste de notre projet.

 

Enfin, je propose de changer le mot parti par le mot Force d’une part pour montrer un signe fort de changement dans notre parti et aussi pour élargir le concept d’une organisation politique qui se donne comme objectif de changer la société et les rapports entre les hommes.

 

Si l’on prend la définition du mort Force :

« Energie qui baigne l’univers et relie les êtres entre eux par un lien invisible ».

Elle correspond tout à fait à ce qui pourrait rassembler les hommes et les femmes décidés à lutter et à s’engager pour construire un monde meilleur en toute conscience et volonté commune.

Certes le changement de mot  ne suffira pas à donner de nous une image attractive et mobilisatrice. Il faudra aussi avec la volonté de faire partager notre projet et notre idéal, adapter les formes d’organisation

 

L’utilisation des mots en politique sont aussi importants que les actes. Aussi, je propose d’emprunter à l’anatomie humaine les termes nécessaires à la définition de nos instances.

Nous avions déjà la cellule: je propose que l'on garde ce terme pour désigner l'organisation de base des communistes où doit se discuter et s'élaborer les initiatives à prendre en direction de la population du territoire ou de l'entreprise concernée. Le noyau serait l'ancien bureau de cellule, acteur pour la mise en action et le rassemblement des militants de la cellule.

Plusieurs cellules rassemblées que ce soit à l'échelle d'une ville, d'un département ou d'une région pourraient prendre le nom d'organe pour remplacer les conseils ou les comités, avec un coeur à la place d'un bureau. Pourrait ainsi exister l'organe départemental l'organe régional même l'organe national constituant ainsi le corps humain de notre parti.

Les cellules et les organes seraient irrigués par un réseau sanguin constitué par tous les journaux (en premier bien sûr l’Humanité et l’Humanité Dimanche), publications, livres, brochures éditées pour apporter informations, connaissances, réflexions sur l'état de notre société et du monde. Il alimenterait la réflexion générale dans le parti.

Ils seraient aussi irrigués par un réseau nerveux reliant les terminaisons nerveuses que sont les camarades au « cerveau » que serait le coeur dirigeant de l'organe national. Les échanges de courriers, de communiqués, d'informations sur les initiatives, l'organisation des congrès ou assemblées diverses (par écrit ou internet) constitueraient l'essentiel de ce réseau nerveux.

 

Aux camarades qui ne comprendraient pas ce changement de mots, je leur répondrais et pourquoi pas? Ont-ils toujours acheté la même marque de voiture ou de machine à laver? Ce qui ne les a pas gêné dans leurs déplacements ni dans le lavage de leur linge.

Changer de nom, ne signifie pas renoncement ni abandon de nos valeurs et nos convictions, cela correspond aux changements dans notre projet et un renouvellement de notre image. Tout cela mérite évidemment d'être confronté aux opinions des autres camarades.

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