MINISTERE A LA DERIVE

Article paru dans l'HUMANITE du lundi 28 janvier 2008
par Thibault le Dévéhat.


Le ministère de la Culture et de la communication ne semble être en ce moment, que l'ombre de lui même. Un navire à la dérive qui vogue sur les idées de démantèlement culturel du capitaine Sarkozy à la barre et du mousse Albanel sur le pont. Décembre dernier, l'épisode des colonnes de Buren, sises dans les jardins du Palais-Royal, illustre bien ces errements.
L'artiste menaçait de les détruire si elles n'étaient pas rénovées et réclamait que l'Etat prenne ses responsabilités et entretienne, comme il se doit, une oeuvre par ailleurs classé Monument historique.

 Cette affaire est symptomatique tant elle est révélatrice d'une politique de désengagement des pouvoirs publics en la matière. Le ministère de la Culture, jusqu'ici garant de la conservation de certains monuments, semble s'éloigner de ses prérogatives. Au point qu'on peut imaginer les consequences d'une telle désinvolture sur l'image culturelle du pays.
La France est le pays qui attire le plus de touristes de par le monde et le ministère de la Culture donne étrangement l'impression de se reposer sur ses lauriers.

La politique ultalibérale de Sarkozy n'est pas sans conséquences sur un ministère normalement censé s'occuper de l'heritage intellectuel et artistique du pays et impulser une dynamique de création artistique. Mais le souci d'une culture valorisée et encouragée n'est pas compatible avec la conception marchande de Sarkozy.

Christine Albanel a d'autres priorités: faire entrer de l'argent frais dans les caisses du gouvernement par tous les moyens. Bientôt, on pourra venir faire ses courses dans les réserves des musées, histoire d'économiser sur les rénovations d'oeuvres d'art ou de bâtiments classés. Dans certains cas, la vente directe de ces mêmes bâtiments pourrait même être envisagée. La ministre et son ministère "gadget" sont loin, bien loin de leur mission première de préservation et d'encouragement. Le ministère de la Culture devrait être le phare qui éclaire la santé d'un pays. S'il est éteint, ne nous étonnons pas alors de sombrer dans une morosité déjà bien avancée.